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Faits saillants du 16e Forum annuel des politiques nationales sur l’inclusion

Dernière mise à jour : il y a 5 heures

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Les 5, 12 et 19 novembre 2025, Inclusion Canada et Personnes d’Abord du Canada ont tenu le 16e Forum annuel des politiques nationales sur l’inclusion. Cette année, le forum avait pour thème : Qu’est-ce qui nous retient? L’avenir de l’éducation inclusive au Canada.

 

L’article 24 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées stipule que les personnes en situation de handicap ont droit à une éducation inclusive à tous les niveaux. Au cours de ces trois journées, nous avons examiné les obstacles à la mise en application de ces droits au Canada et avons mis en lumière des exemples illustrant comment nous pouvions les surmonter ensemble. Nous avons créé une fiche d’informations contenant des liens vers les ressources mentionnées pendant l’événement et proposant des idées de mesures que vous pourriez prendre après avoir assisté au forum politique de cette année. Toutes les personnes inscrites ont également reçu un enregistrement de l’événement.


5 novembre – La scolarité à temps partiel a un impact à temps plein : les réalités de la scolarité à temps partiel


Les intervenants de la 1re séance sur Zoom. De gauche à droite et de haut en bas : Shawn Pegg, Jess Whitley, Gordon Porter, Niko Pupella, Tracy Humphreys, Anna MacQuarrie.

Nous avons commencé la journée par une reconnaissance territoriale et un résumé sur l’accessibilité en compagnie de Donna Brown, présidente de Personnes d’Abord du Canada. Nous avons ensuite écouté Gordon Porter, directeur d’Éducation inclusive Canada. En tant que modérateur, Gordon nous a présenté la situation actuelle au Canada en matière de scolarité à temps partiel, y compris certains des principaux enseignements tirés du rapport intitulé Rejetés : Les effets néfastes de l’horaire à journées partielles. 


Un enfant avec un sac à dos se trouve devant une école. Le texte sur l’image indique « Rejetés : les effets néfastes de l’horaire à journées partielles. Février 2025. Enquête nationale et rapport ».

Une fois ce contexte posé, Gordon a présenté les intervenants invités, à commencer par Niko Pupella, président du Conseil de Community Living Ontario. Niko a partagé sa propre expérience scolaire, notamment le fait d’avoir été séparé de ses camarades qui n’étaient pas en situation de handicap pendant certains cours au secondaire.


« N’ayez jamais peur de vous exprimer pour défendre vos objectifs et de dire haut et fort que ce n’est pas juste et que vous voulez poursuivre votre cursus scolaire normalement. » - Niko Pupella, président du Conseil de Community Living Ontario

Nous avons ensuite écouté Anna MacQuarrie, vice-présidente d’Inclusion Nova Scotia, qui a elle-même trois enfants en situation de handicap. Anna a parlé des expériences scolaires de ses enfants au cours de ces 11 dernières années. Elle a expliqué l’impact que la scolarité à temps partiel avait eu sur sa famille et également souligné certains éléments qui les avaient aidés :  

  1. Un soutien efficace et proactif ;

  2. Une bonne collaboration avec l’école et une vision commune de la réussite ;

  3. Ne jamais cesser de défendre les droits permettant de bénéficier des aides nécessaires.

« Nous savons que les écoles et les enseignants veulent bien faire, et que lorsqu’ils ne disposent pas des ressources nécessaires ou qu’ils ne savent pas à quoi cela peut ressembler, ils ont souvent tendance à recourir à l’isolement. C’est clairement une défaillance du système, mais pas une défaillance de notre part ni de celle de nos enfants. » - Anna MacQuarrie, parent, vice-présidente, Inclusion NS

L’intervenante suivante, Tracy Humphreys, a fondé et dirigé BCEdAccess pendant 11 ans et occupe aujourd’hui le poste de directrice des opérations du Family Support Institute of British Columbia. Elle se définit comme une personne queer, autiste, TDAH et mère de trois adultes en situation de handicap. Tracy a parlé de la création d’Exclusion Tracker, de son expansion au niveau national, et de la manière dont la défense des droits pouvait aider les familles à comprendre leurs droits et ceux de leurs enfants, et à bénéficier d’un meilleur accès à l’éducation inclusive.


« Voici quelques-unes des mesures qui, selon notre expérience, fonctionnent bien pour les familles : veiller à ce que tout soit documenté et communiqué par écrit, demander un plan de retour à l’école, étendre vos communications au-delà du niveau scolaire, au niveau du district. » - Tracy Humphreys, parent en situation de handicap, directrice des opérations, Family Support Institute of BC

Nos derniers intervenants étaient Shawn Pegg et Jess Whitley. Shawn est directeur des politiques sociales et des initiatives stratégiques chez Community Living Ontario et Jess est professeure d’éducation inclusive à l’Université d’Ottawa et occupe actuellement une chaire de recherche universitaire sur l’inclusion, la santé mentale et la fréquentation scolaire. Shawn et Jess ont discuté des résultats présentés dans le rapport de Community Living Ontario intitulé Crisis in the Classroom : Exclusion, seclusion, and restraint of students with disabilities in Ontario schools (en anglais). Ils ont expliqué comment le rapport examinait le contexte dans lequel s’inscrivait l’exclusion et comment la compréhension de ces éléments pouvait conduire à une défense plus efficace des droits des personnes concernées.


La présentation PowerPoint de Shawn et de Jess est disponible en anglais.


« Nous tenons vraiment à insister sur la nécessité de mettre en place une réglementation et une politique provinciales sur ces questions, en laissant les jeunes en situation de handicap et leurs familles prendre l’initiative de la mise en place de cette politique. » - Shawn Pegg, directeur des politiques sociales et des initiatives stratégiques, Community Living Ontario

Après une période de questions très intéressante, Shelley Fletcher, directrice générale de Personnes d’Abord du Canada, a conclu la séance.  


12 novembre – Derrière des portes closes : un appel à mettre fin à l’isolement et à la contention dans les écoles


Les intervenants de la 2e séance sur Zoom. De gauche à droite et de haut en bas : Karla Verschoor, Nicole Renaud, Nadine Bartlett, Sarah Wagner, Jennifer Grol, Kelly Lamrock.

La deuxième journée a débuté par une reconnaissance territoriale et un résumé sur l’accessibilité en compagnie de Moira Wilson, présidente d’Inclusion Canada. Nous avons ensuite écouté Karla Verschoor, directrice générale d’Inclusion British Columbia. En tant que modératrice, elle nous a parlé de l’isolement et de la contention : pourquoi ces pratiques existent, les lacunes dans les données, les différences au sein du pays et l’importance de ce sujet. Elle a conclu en appelant à l’action pour protéger les élèves et apporter un réel changement.


« Au lieu de se demander ce qui ne va pas chez un enfant, il faut se demander ce que cet enfant essaie de nous dire. » - Karla Verschoor, directrice, Inclusion BC

Une fois ce contexte posé, Karla a présenté notre première intervenante, Jennifer Grol, présidente de Personnes d’Abord de l’Ontario. Jennifer a raconté comment, à l’école, un enseignant l’avait isolée en plaçant un présentoir sur son bureau afin de limiter son champ de vision et ses interactions avec les autres.


« Ensuite, ils ont dit que je ne dépasserai pas les 21 ans. Et que je devrais rester ici toute ma vie… J’ai répondu que ça ne se passerait pas comme ça et que j’allais le leur prouver, leur prouver qu’ils avaient tort. » - Jennifer Grol, présidente, Personnes d’Abord de l’Ontario

Nous avons ensuite écouté Nicole Renaud, mère d’enfants en situation de handicap et très impliquée dans la défense des droits en Alberta. Elle a parlé de l’utilisation des salles d’isolement, de la pression exercée par les écoles sur les parents pour qu’on isole leurs enfants, de l’introduction de normes provinciales en Alberta et des obligations de déclaration. Elle a expliqué comment les familles s’y étaient prises pour faire une demande d’accès à l’information et savoir comment l’isolement était pratiqué dans leurs écoles locales. Nicole a fait des suggestions pour aider les parents et les personnes impliquées dans la défense des droits des enfants à protéger leurs enfants contre cette pratique et à militer pour la fin de celle-ci.


« Les données montrent que certains administrateurs scolaires ont recours de manière excessive à l’isolement, et que ce qui est considéré comme un danger imminent ou quelque chose d’absolument nécessaire est très subjectif et sujet à interprétation. » - Nicole Renaud, parent et défenseuse des droits, Alberta

Nous avons ensuite écouté Kelly Lamrock, défenseur du Nouveau-Brunswick. Il a évoqué les conclusions de son rapport récemment publié intitulé Isolés – les salles d’isolement à l’école : comment les salles d’isolement à l’école sont devenues une pratique acceptée en dehors de la loi. Il a décrit l’importance de la réglementation et les risques liés à l’imposition d’une interdiction immédiate sans mettre en place les ressources et la formation adéquates.

 

Il a donné trois éléments clés pour aller de l’avant :

  1. Une structure claire d’autorisation pour accéder à l’aide dont les enfants ont besoin ;

  2. Des ressources pour pouvoir procéder à des évaluations rapides, des interventions appropriées et des formations ;

  3. Des mesures de responsabilisation liées au suivi de l’utilisation de l’isolement, de la contention et des journées partielles.

« On continue de considérer des mesures comme les journées partielles et l’isolement comme des interventions. Ce ne sont pas des interventions appropriées. On ne devrait pas les qualifier comme telles. C’est ce qui arrive lorsqu’on ne parvient pas à mettre en place de vraies interventions justement. » - Kelly Lamrock, défenseur du Nouveau-Brunswick

Notre dernière intervenante, Nadine Bartlett, professeure agrégée à la faculté d’éducation de l’Université du Manitoba, a parlé de ses recherches, et notamment d’un sondage (en anglais) demandant aux parents d’enfants en situation de handicap si leur enfant avait déjà subi des mesures d’isolement ou de contention. Elle a partagé certaines des choses qu’ils avaient apprises, leurs recommandations, les changements qu’ils avaient observés et les lacunes qui subsistaient. Elle a également dirigé les participants vers l’analyse des politiques pancanadiennes que son équipe avait réalisée sur ces sujets.


La présentation PowerPoint de Nadine est disponible en anglais.


« J’espère que mes recherches et les informations partagées aujourd’hui permettront de passer à l’action afin de garantir la mise en place des protections nécessaires pour empêcher le recours à ces procédures néfastes à l’encontre des enfants, et en particulier de ceux en situation de handicap. » - Nadine Bartlett, Ph. D., professeure agrégée, faculté d’éducation, Université du Manitoba

Au cours de la période de questions, Sarah Wagner, défenseuse adjointe du Nouveau-Brunswick, s’est jointe aux autres panélistes. Nous avons terminé la soirée avec Krista Carr, présidente-directrice générale d’Inclusion Canada.


19 novembre – L’effet d’entraînement : comment l’éducation inclusive change des vies et des communautés


Les intervenants de la 3e séance sur Zoom. De gauche à droite et de haut en bas : Jacqueline Specht, Jillian Power, Cathy Laycock, Ross Meacham, Candace Kennon, Monica Schroder, Jolene Nelson

La troisième journée a débuté par une reconnaissance territoriale et un résumé sur l’accessibilité en compagnie de Shelley Fletcher, directrice générale de Personnes d’Abord du Canada. Nous avons ensuite écouté Jacqueline Specht, professeure et directrice du Canadian Research Centre on Inclusive Education de la Western University. En tant que modératrice, Jacqueline nous a présenté certaines des manières dont l’éducation inclusive contribuait à créer une vie et une société plus inclusives. Elle a expliqué comment la recherche soutenait l’idée selon laquelle les expériences inclusives exerçaient une influence positive sur les résultats scolaires des élèves en situation de handicap ou non.


« Les recherches démontrent clairement que l’éducation inclusive contribue à améliorer la qualité de vie de tous. » - Jacqueline Specht, professeure et directrice, Canadian Research Centre on Inclusive Education, Western University

Une fois ce contexte posé, Jacqueline a présenté notre première intervenante, Jolene Nelson. Jolene est présidente du Comité jeunesse de Personnes d’Abord du Canada. Elle vit en Nouvelle-Écosse avec son mari et ses jumelles de quatre ans. Interrogée par Monica Schroeder, de Personnes d’Abord du Canada, elle a parlé de l’implication de sa famille dans le mouvement Personnes d’Abord, de sa propre expérience scolaire, de l’importance de l’amitié et de ses espoirs quant à l’intégration de ses filles à l’école.


« J’espère qu’elles vont aimer l’école et qu’elles vont se faire de bons amis qui vont les accompagner tout au long de leur cursus. » - Jolene Nelson, présidente, Comité jeunesse de Personnes d’Abord du Canada

Ce fut ensuite au tour de Cathy Laycock, originaire de l’Alberta, de prendre la parole. Elle a partagé l’histoire de sa famille, notamment de son parcours pour offrir une vie inclusive à son fils, Brant. Elle a évoqué certains des obstacles rencontrés en matière de santé et d’éducation, ainsi que le rôle des organismes communautaires en matière de soutien et de défense des droits, et de celui des activités récréatives inclusives et de la manière dont elles avaient ouvert de nouvelles perspectives à Brant. Elle a expliqué comment l’éducation inclusive de Brant avait été le fondement de sa vie actuelle, en tant qu’étudiant de quatrième année au Lakeland College, où il étudie pour devenir technicien d’équipement lourd.


« Quand je regarde la vie de Brant, je vois bien qu’il a peut-être besoin d’un soutien différent de celui de ses frères et sœurs, et que nous avons dû faire preuve de créativité, mais au fond, il a une vie somme toute assez ordinaire et inclusive. Et l’ordinaire a quelque chose d’extraordinaire finalement… Si vous trouvez ça difficile, si vous êtes fatigué, si vous vous sentez débordé et si vous vous demandez si ça vaut la peine de se battre pour plus d’inclusion, je vous le dis sans détour : oui, ça vaut vraiment la peine. » - Cathy Laycock, parent, Alberta

L’invitée suivante, Candace Kennon, est membre d’un Conseil scolaire local en Saskatchewan et mère d’enfants qui ne sont pas en situation de handicap. Elle a parlé de l’expérience de sa fille Maya, qui fréquente une classe inclusive depuis la maternelle, et des effets positifs sur sa vie. Elle a évoqué les visites au musée, les festivals de musique, les concerts de Noël, les fêtes d’anniversaire et les sorties à la piscine, et expliqué le rôle essentiel que jouent les parents, les professeurs, les directions d’école et les membres des conseils scolaires dans la lutte pour obtenir les ressources qui rendent cette inclusion possible. Elle a conclu son intervention en formulant des suggestions sur la manière dont les parents d’enfants qui ne sont pas en situation de handicap pouvaient devenir des alliés efficaces.


« Je suis très heureuse en tant que parent, de pouvoir aller aux sorties avec l’école, car cela nous donne l’occasion de découvrir par nous-mêmes le type d’éducation inclusive dont je n’ai jamais pu bénéficier. Cela nous montre le plaisir que ces enfants ont d’être ensemble. C’est ce que j’aime en tant que parent. Que ma fille constate à quel point chaque élève est valorisé. On ne devrait pas se demander pourquoi on devrait le faire, mais comment on pourrait le faire. » - Candace Kennon, parent, Saskatchewan

Ce fut ensuite au tour de Jillian Power de prendre la parole. Propriétaire exploitante de la garderie Shooting Stars au Nouveau-Brunswick, elle a expliqué comment les programmes d’éducation préscolaire pouvaient constituer un moment privilégié pour inculquer les valeurs, les attitudes et les compétences qui favorisent l’inclusion. Elle a souligné la nécessité d’intégrer l’inclusion dans tous les aspects des programmes préscolaires et également évoqué les avantages de l’inclusion tout au long de la vie, les compétences qu’elle apprenait aux enfants à développer et les effets positifs que cela avait sur les familles. Jillian a conclu son intervention en partageant des méthodes concrètes permettant d’adapter son environnement et son approche afin d’inclure tous les enfants. 


« En créant des environnements inclusifs en garderie et en préscolaire, on fait bien plus que simplement aider les enfants dans l’instant présent. On pose les bases pour des classes, des communautés et des milieux de travail inclusifs dans le futur. » - Jillian Power, propriétaire exploitante, garderie Shooting Stars

Notre dernier intervenant, Ross Meacham, directeur de l’école Riverbend Gikinoo'amaagewigamig au Manitoba, a partagé trois idées pour rendre les écoles plus inclusives :

  1. Cercles de soutien – concept selon lequel les familles et les professeurs travaillent main dans la main pour offrir aux enfants un environnement scolaire sécurisant, assorti du soutien supplémentaire dont ils ont besoin pour réussir.

  2. Soutien, communauté et programme scolaire – Chaque enfant sait qu’il y a quelqu’un à l’école qui tient à lui, qu’il est en relation avec d’autres personnes et qu’il a un lien significatif avec la matière enseignée.

  3. Éthique de la sollicitude – Idée selon laquelle les personnes chargées de l’éducation des enfants et soucieuses de leur bien-être, mettent de côté leurs motivations personnelles pour répondre aux besoins de ces derniers.


Ross a ensuite donné des exemples de ce que les gens pourraient voir et entendre s’ils visitaient l’école maternelle et primaire de Riverbend.


« Quand nous préparons le parcours d’un élève, vous pouvez m’entendre dire des choses comme : Nous allons tout mettre sur la table avant de commencer à retirer certains éléments. La réflexion créative ne fonctionne que dans le cadre d’un travail d’équipe. » - Ross Meacham, directeur d’école, Riverbend Gikinoo'amaagewigamig

Après une période de questions très intéressante, Krista Carr, présidente-directrice générale d’Inclusion Canada, a clôturé la séance et remercié tous les participants.


Merci

Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont donné de leur temps et mis leur expertise à contribution pour rendre cet événement possible. Nous souhaitons également remercier la communauté qui s’est réunie pour partager, apprendre et s’encourager mutuellement dans notre quête permanente d’une éducation inclusive tout au long de la vie.

 


Faits saillants du 16e Forum annuel des politiques nationales sur l’inclusion

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